- Auteur(e)
Régis Jauffret
- Mise en Scène
Anne Bourgeois
- Production
Théâtre du Rond-Point
Première/Création le 05-12-2008
Lieu : Théâtre du Rond-Point
2bis avenue Franklin D. Roosevelt, Paris, 75008, France
Quelques notes de Armelle Héliot
« Sur le plateau de la salle Roland Topor au Théâtre du Rond-Point, dominantes noires, quelques chaises sont disposées. Un homme se présente. Frêle. Timide. Embarrassé peut être. Sans précaution en tout cas. Totalement désarmé. Seul soutien : ces quelques chaises, comme un dédale aux parois invisibles que les lumières superbes et tranchantes de Laurent Béal découpent, presque brutalement parfois. Car il ne s’agit pas ici de s’installer dans le confort de confidences désarmantes, mais d’affronter. L’écrivain se livre dans cet exercice assez osé où il y a plus de pudeur que de forfanterie. Cette oscillation enfiévrée, et toute la douleur qui se diffuse, donnent à cette version scénique une force sans violence qui ne s’oublie pas. »
En Résumé
Il paraît aussi que maintenant tu me vouvoies comme une passante. Je suis devenue si lointaine? Et de quel droit me donnes-tu un nom de gâteau?
Il l’appelle «Chère Charlotte». Elle dit: «Mon pauvre amour». Le ton est douloureux. En fait, un des deux interlocuteurs manque. Celle qui répond au nom de Charlotte n’appartient plus au monde des vivants. Aussi celui qui s’adresse à elle est-il en quelque sorte obligé de faire les questions et les réponses. Car Charlotte a bien existé. Elle a mis fin à ses jours, il y a un peu plus d’un an. Régis Jauffret, auteur et acteur de ce Lacrimosa qu’il interprète seul sur scène, s’adresse ainsi à celle qui a disparu. En tant que romancier, il n’a pu s’empêcher d’imaginer des répliques venues d’outre-tombe. Lui qui s’est toujours défendu d’écrire des récits autobiographiques a pris une fois encore le détour de la fiction. S’agissant de traiter un sujet aussi intime, il lui a fallu quand même en passer par cette affabulation. Histoire d’entendre une fois encore la voix de l’absente. Ou de lui donner la parole au-delà de la mort. Rien d’étonnant alors s’il a souhaité – n’étant pas comédien – interpréter en personne sur les planches les deux protagonistes de ce dialogue. Le théâtre n’est-il pas le lieu où l’on fait parler les morts?
Il l’appelle «Chère Charlotte». Elle dit: «Mon pauvre amour». Le ton est douloureux. En fait, un des deux interlocuteurs manque. Celle qui répond au nom de Charlotte n’appartient plus au monde des vivants. Aussi celui qui s’adresse à elle est-il en quelque sorte obligé de faire les questions et les réponses. Car Charlotte a bien existé. Elle a mis fin à ses jours, il y a un peu plus d’un an. Régis Jauffret, auteur et acteur de ce Lacrimosa qu’il interprète seul sur scène, s’adresse ainsi à celle qui a disparu. En tant que romancier, il n’a pu s’empêcher d’imaginer des répliques venues d’outre-tombe. Lui qui s’est toujours défendu d’écrire des récits autobiographiques a pris une fois encore le détour de la fiction. S’agissant de traiter un sujet aussi intime, il lui a fallu quand même en passer par cette affabulation. Histoire d’entendre une fois encore la voix de l’absente. Ou de lui donner la parole au-delà de la mort. Rien d’étonnant alors s’il a souhaité – n’étant pas comédien – interpréter en personne sur les planches les deux protagonistes de ce dialogue. Le théâtre n’est-il pas le lieu où l’on fait parler les morts?
Distribution
- Régis Jauffret
Équipe
- Lumière
- Laurent Béal
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