Spectacle repris au Festival d'Avignon en 2000 puis à Bobino (Paris) en 2001 puis au Théâtre des Bouffes Parisiens (Paris) en 2001 et 2002.
- Auteurs(es)
Anne Bourgeois
Laurent Madiot
- Mise en Scène
Anne Bourgeois
- Production
La Troupe du Phénix
Michel Cadeau
Première/Création le 05-07-1998
Lieu : Places de Villages
Itinérant, Tournée en roulottes, France
Quelques notes de Anne Bourgeois
Mises bout à bout, les vingt-deux chansons qui composent «le Petit Monde de Georges Brassens » sont un gros plan fulgurant sur des morceaux de vies, vécues par des personnages qui nous ressemblent. C’est le ton, la langue, les détours ou l’audace des textes qui définissent le tempérament des personnages. Ces fameux personnages…qu’il nous faut construire et compliquer, plonger dans des situations qui les relient, opposer et rassembler, et le tout dans un seul but : brosser le portrait possible d’un monde, forcément «petit» puisque rien chez Brassens ne doit prendre trop d’importance, un univers rempli de gens d’aujourd’hui, avec des histoires concrètes de luttes et de différences, mais qui livrent leur combat sur le mode poétique. Grâce aux mots de Brassens qui ne sont pas ceux de la banlieue mais des faubourgs, à sa philosophie qui n’est pas celle de la dénonciation mais de l’humour, à cette envie de rire qui n’est pas un désespoir déguisé mais une gourmandise tonique, les jeunes personnages de notre prétendument terrible an 2000 affrontent leur petit destin , dans un registre mi-réaliste, mi-clownesque.
La mise en scène de cette micro société doit permettre au public de croire à la fois aux situations et à l’histoire, mais aussi de fuir le rationalisme imposé par la forme du jeu théâtral. Le travail du comédien est construit sur le même schéma : on vit sa vie de personnage, ses émotions, ses échecs, mais soudain la chanson est là, alors tout bascule : le quatrième mur, celui qui sépare l’artiste du spectateur, n’existe plus pour le chanteur, alors qu’il doit rester une convention d’isolement très nette pour l’acteur. Sur le plan technique, c’est à la fois cohérent et absurde de mêler ces deux principes, mais c’est ce qui fera toujours l’étrangeté de ce style tellement charmant qu’est la comédie musicale.
Qu’est-ce qu’une chanson pour le personnage d’une pièce?
Un moyen de commenter ce qui lui arrive comme si le public entendait démesurément ce qui parle à l’intérieur de lui ? Une plaisanterie de collégiens bruyants qui transforment en fête musicale ce qui pourrait n’être qu’un dialogue nuancé sur le sens de la vie ? La promesse d’une dédramatisation salvatrice puisqu’on a la distance suffisante pour faire chanter, rimer harmoniser ses mots ? Parce que de toute évidence, la chanson devient une fonction…
J’aime à croire que dire «je t’aime » ou «je suis seul » dans ce type de spectacle, n’a rien de banal pour une fois, parce qu’un personnage qui va se mettre à chanter Brassens possède un crédit dramaturgique formidable.
C’est aussi la raison pour laquelle nous avons cru possible de poser partout les bagages des personnages. Comme si le genre de la comédie musicale renforçait l’image de l’éphémère. C’est court, une chanson ; et à fortiori, toute une vie de chansons…Venir vivre son histoire en direct, avec ses valises, changer d’acte et d’âge à la fois, s’engouffrer dans des ellipses de temps jamais définies, c’est rejoindre un peu les textes de Brassens quand il nous montre ce qu’on fut, ce qu’on est, ce qu’on est devenu.
Et comme dans ses chansons, le dernier acte, au sens de l’Acte Final, doit être vécu en direct, au présent : qu’importe qu’on s’aperçoive qu’on n’est doué pour le bonheur qu’une fois mort, qu’importe qu’un macchabée qui ressemble au majordome de notre grand-père nous entraîne vers nos funérailles ! C’est au moins une occasion de plus pour chanter, ironiser, espérer, et c’est surtout un voyage que l’on fait dans la joie, la même que celle que nous prêtions, vivants, à ces carnavals dont on ne voyait jamais la tête du cortège.
La mise en scène de cette micro société doit permettre au public de croire à la fois aux situations et à l’histoire, mais aussi de fuir le rationalisme imposé par la forme du jeu théâtral. Le travail du comédien est construit sur le même schéma : on vit sa vie de personnage, ses émotions, ses échecs, mais soudain la chanson est là, alors tout bascule : le quatrième mur, celui qui sépare l’artiste du spectateur, n’existe plus pour le chanteur, alors qu’il doit rester une convention d’isolement très nette pour l’acteur. Sur le plan technique, c’est à la fois cohérent et absurde de mêler ces deux principes, mais c’est ce qui fera toujours l’étrangeté de ce style tellement charmant qu’est la comédie musicale.
Qu’est-ce qu’une chanson pour le personnage d’une pièce?
Un moyen de commenter ce qui lui arrive comme si le public entendait démesurément ce qui parle à l’intérieur de lui ? Une plaisanterie de collégiens bruyants qui transforment en fête musicale ce qui pourrait n’être qu’un dialogue nuancé sur le sens de la vie ? La promesse d’une dédramatisation salvatrice puisqu’on a la distance suffisante pour faire chanter, rimer harmoniser ses mots ? Parce que de toute évidence, la chanson devient une fonction…
J’aime à croire que dire «je t’aime » ou «je suis seul » dans ce type de spectacle, n’a rien de banal pour une fois, parce qu’un personnage qui va se mettre à chanter Brassens possède un crédit dramaturgique formidable.
C’est aussi la raison pour laquelle nous avons cru possible de poser partout les bagages des personnages. Comme si le genre de la comédie musicale renforçait l’image de l’éphémère. C’est court, une chanson ; et à fortiori, toute une vie de chansons…Venir vivre son histoire en direct, avec ses valises, changer d’acte et d’âge à la fois, s’engouffrer dans des ellipses de temps jamais définies, c’est rejoindre un peu les textes de Brassens quand il nous montre ce qu’on fut, ce qu’on est, ce qu’on est devenu.
Et comme dans ses chansons, le dernier acte, au sens de l’Acte Final, doit être vécu en direct, au présent : qu’importe qu’on s’aperçoive qu’on n’est doué pour le bonheur qu’une fois mort, qu’importe qu’un macchabée qui ressemble au majordome de notre grand-père nous entraîne vers nos funérailles ! C’est au moins une occasion de plus pour chanter, ironiser, espérer, et c’est surtout un voyage que l’on fait dans la joie, la même que celle que nous prêtions, vivants, à ces carnavals dont on ne voyait jamais la tête du cortège.
En Résumé
Du rêve au succès
Encore un rêve fou de Guillaume Cramoisan et Laurent Madiot… Pour la Troupe du Phénix, ils ont voulu que l’on invente ensemble une célébration de Georges Brassens, et c’est une aventure qui nous aura emmenés bien loin. Et joyeusement!
Pour nos premiers pas, je me souviens de cette ferme presque abandonnée qu’un ami de la troupe nous avait prêtée pour notre « résidence » de création: nous avons commencé par faucher le champ pour pouvoir répéter dehors. Puis nous avons nettoyé la grange pour installer nos sacs de couchage, les uns contre les autres. Puis nous avons dégagé un vaste espace pour avoir une grande cuisine, terrain de nos refuges, de nos répits, de nos soirées en chansons, enchantées.
Nous avions la chance incroyable d’avoir au sein de la troupe des artistes magnifiques, qui ont fait un chemin très remarqué depuis : sans parler des autres, Fred Pallem qui n’avait pas encore créé son célèbre Sacre du Tympan, a sans conteste contribué à la signature musicale de nos spectacles…
De petits villages en roulottes et chevaux, nous voici au festival d’Avignon et devant le succès ravageur du spectacle, un producteur, Michel Cadeau, nous emmenait à Bobino! Puis ce fut jean-Claude Brialy qui nous proposa de venir chez lui, aux Bouffes-Parisiens, puis les tournées, puis la télévision, puis le disque… Voilà pour le rêve, dont aucun de nous n’a rien oublié.
Encore un rêve fou de Guillaume Cramoisan et Laurent Madiot… Pour la Troupe du Phénix, ils ont voulu que l’on invente ensemble une célébration de Georges Brassens, et c’est une aventure qui nous aura emmenés bien loin. Et joyeusement!
Pour nos premiers pas, je me souviens de cette ferme presque abandonnée qu’un ami de la troupe nous avait prêtée pour notre « résidence » de création: nous avons commencé par faucher le champ pour pouvoir répéter dehors. Puis nous avons nettoyé la grange pour installer nos sacs de couchage, les uns contre les autres. Puis nous avons dégagé un vaste espace pour avoir une grande cuisine, terrain de nos refuges, de nos répits, de nos soirées en chansons, enchantées.
Nous avions la chance incroyable d’avoir au sein de la troupe des artistes magnifiques, qui ont fait un chemin très remarqué depuis : sans parler des autres, Fred Pallem qui n’avait pas encore créé son célèbre Sacre du Tympan, a sans conteste contribué à la signature musicale de nos spectacles…
De petits villages en roulottes et chevaux, nous voici au festival d’Avignon et devant le succès ravageur du spectacle, un producteur, Michel Cadeau, nous emmenait à Bobino! Puis ce fut jean-Claude Brialy qui nous proposa de venir chez lui, aux Bouffes-Parisiens, puis les tournées, puis la télévision, puis le disque… Voilà pour le rêve, dont aucun de nous n’a rien oublié.
Distribution
- Guillaume Cramoisan
- Anne Bourgeois
- Laurent Paolini
- Laurent Madiot
- Laurence Blasco
- Karine Lazard
- Jean-Luc Muscat
- François Berdaux
- Domitille Bioret
- Brock
- Isabelle Hazael
- Tom Poisson
- Elise Roche
- Sabrina
Équipe
- Direction Musicale et arrangements
- Fred Pallem
- Accordéon
- Alexandre Leauthaud
- Contrebasse et Guitares
- Fred Pallem
- Guitare
- Csaba Palotaï
- Guitare
- Ludovic Bruni
Galerie d'Images
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